vendredi 20 mai 2016

LE DICTIONNAIRE QUI RACONTAIT DE PETITES HISTOIRES

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(Quatorze mots fournis par les membres de l’Académie Français Authentique. Un mot par jour).

(Baguenauder, aveugle, éparpiller, hautbois, percer,...)

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 La petite fille avec son bâton blanc d’aveugle baguenaudait doucement dans le village où elle habitait et dont les maisons s’éparpillaient dans la montagne, accompagnée de son fidèle chien Chou-fleur. C’était un jour où le soleil n’arrivait pas à percer les nuages.

 Sa mère était riche, mais la fille n’aimait pas gaspiller de l’argent parce qu’elle pensait souvent à épargner pour ses vacances, pour acheter un hautbois de haute qualité et pour aller aux plus de concerts de musique possible. Elle voulait devenir une excellente hautboïste.

 Elle aimait beaucoup jouer son hautbois parce qu’elle voulait s’amuser avec les beaux sons naturels et artificiels de la nature. C’est ainsi que quand elle s’enfonçait dans la profondeur du bois prochain en jouant son hautbois tous les oiseaux commençaient à gazouiller de belles mélodies avec elle. Elle aimait bien la musique et elle pensait à s’inscrire dans un Conservatoire prestigieux pour maitriser son instrument. Elle aimait autant la musique qu’elle menait ses parents par le bout du nez parce qu’elle ne voulait pas perdre la main. Quand elle jouait de la musique elle était comme un coq en pâte.

Au fil des années, elle est devenue l’élève la plus récompensée du Conservatoire à Berlin et ses parents l’ont fait cadeau de la plus belle chose pour elle : un hautbois avec le son Rigoutat, modèle J, un instrument seulement joué par des professionnels.

Quand elle a eu 30 ans, elle a rencontré le plus beau rêve de sa vie : elle a réussi à être admise dans l’Orchestra Philarmonique de Berlin en tant que soliste. C’était un des plus heureux événements de sa vie. Ce n’était pas de la tarte. Jusqu’ici elle a eu du pain sur la planche, mais elle espère et souhaite que l’avenir soit plus plaisant. En bref, elle n’avait pas la poisse.

 2
 (Grappiller, merci,...)

La jeune fille c’est déjà une belle femme adulte, dont le prénom est Cristina Diana (Cristina c’est un prénom associé à des gens  avec une vie spirituelle bien riche et pleine) et  Diana (tel que la déesse romaine de la chasse, protectrice de la nature.) Cristina aime vraiment  revenir de temps en temps à son village natal rendre visite à ses parents.

Cristina a l’habitude de faire toujours dans ces moments une promenade  avec son bâton blanc et son chien vers la montagne pour y grappiller encore une fois des myrtilles, les baies de couleur bleu-violacée à la saveur douce et légèrement sucrée.

Cristina pensait qu’elle était devenue très connue au niveau international (elle appartenait déjà aussi comme hautboïste titulaire à la Staatskapelle de Berlin, orchestre international dirigé par Daniel Barenboim et à la Konzerthaus Orchester de Berlin , comme hautboïste principale, dirigé par Zubin Mehta), étant donné qu’elle avait toujours pris son courage à deux mains et qu’elle avait tenu tête au travail, et aussi dû au soutien moral de ses parents, cette fois elle voulait remarquer ce dernier fait en disant à sa mère et à son père, nez à nez, le mot le plus ravissant pour elle dans toutes les langues. Cristina était venue dans ce moment chez ses parents pour leur dire tout ce que son cœur sentait pour eux, pour les répéter plusieurs fois : «Merci, merci, merci pour tout ce que vous m’avez donné, je vous remercie pour toujours de tout mon cœur, mes chers parents».

C’était le temps de reprendre son travail de soliste autour du monde et elle est partie.

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P. S. Les muses qui m’ont inspiré à écrire le petit conte ‘LE DICTIONNAIRE QUI RACONTAIT DE PETITES HISTOIRES’ ont été les femmes que j’ai écoute jouer le hautbois pour la première fois:

Christine (Ulrike)  Kriegel   (hautboïste allemande  et amie de l’Académie)
et Cristina  Gómez Godoy  (hautboïste espagnole),  deux personnes réelles,
en plus de mes camarades, membres de l’Académie FA, avec les mots qu’ils m’ont fournis pour cette histoire.

C’est une histoire moitié réelle moitié imaginée. Voir à ce propos la biographie de Mme. Cristina Gómez surtout en ce qui concerne les prestigieuses institutions allemandes.

Merci à tous.

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3

(Recherche, avoir les tripes, pas de souci,...)

Après avoir consacré plus de la moitié de sa vie à la musique et malgré qu’elle ne voulait pas se reposer sur les lauriers, Cristina croyait qu’elle venait de tomber amoureuse. Il y a eu deux hommes attirants dans sa vie dernièrement et tous les deux ont quelque chose à voir avec la musique : un directeur d’orchestre et un violoniste. Elle n’était pas du tout à la recherche de l’amour. Ce qui est arrivé n’a été non plus quelque chose du jour au lendemain, mais c’est vrai que ce sentiment est venu tout seul sans s’en rendre compte.

 Comme on ne peut pas ménager  en même temps la chèvre et le chou, elle a voulu n’avoir rien avec un des amis qui avait un cœur d’artichaut et donc elle a pensé qu’il croyait qu’elle était une bonne poire, alors elle a jugé bon de choisir il y a peu de temps l’homme avec lequel elle pourrait vivre une belle histoire d’amour, mais elle ne l’a pas fait exprès. C’est le violoniste. Il est trois ans plus âgé qu’elle. Il s’appelle Paul.

Après avoir fini le concert du jour, Paul est venu l’inviter à dîner chez lui pour la première fois. Elle a souhaité cela depuis longtemps, mais elle était un peu inquiète. Elle disait à soi-même : ¡détends-toi, pas de souci ! Donc, comme elle réellement avait  les tripes, elle avait des couilles, elle a accepté tout de suite parce qu’elle croyait que Paul était aussi tombé amoureux d’elle.

 À la fin, Cristina a vécu une belle soirée et une très belle nuit d’amour.

 4

(ruban, croquant, bonheur, boudin).

C’est moi, le narrateur, qui vous parle. Qu’est-ce qu’on peut faire avec ces mots pour finir un petit conte biographique qui  parle de la musique, de parents, de l’amour,...: ruban, croquant, bonheur, boudin ? Je ne sais pas, mais je vais essayer.

Je remercie tout d’abord les membres de l’Académie FA et Johan, avec sa vidéo, de m’avoir aidé à penser, oui, à penser en français avec vos quatorze mots choisis avec toute liberté, parce que l’histoire a été racontée, pensée,  mijotée, directement en français, en mettant l’espagnol à l’écart. Ça en jette !

Si vous n’aimez pas cette fin, je vous invite à faire un petit effort pour utiliser les mots qui restent (quatre) dans quinze lignes et nous raconter une histoire différente. C’est parti !

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Le parcours professionnel de Cristina a été comme une belle poignée de rubans de couleurs, comme un torrent versicolore: Berlin surtout —jaune (ou or), rouge, noir— ; Milan —vert, blanc, rouge— ; Londres —rouge, bleu, blanc— ; Tokyo — rouge, blanc— ; New York — rouge, bleu, blanc— ; Vienne — rouge, blanc —; São Paulo —vert, jaune, bleu, blanc— ; Madrid —rouge, jaune—,... 

Pense-t-elle à continuer ? Comme celui-ci ce n’est pas un conte de fées, je peux seulement vous chuchoter qu’elle est heureuse dans ce moment-là, très jeune encore, pleine d’énergie, mais je ne suis pas capable de prédire l’avenir, je ne sais pas ce qu’il se passera demain.  Il reste encore quelque mot à fournir par nos membres.

De temps à autre, elle revient chez ses parents qui ont déjà vieilli un peu. Ils continuent à être des croquants, des paysans pauvres,  comme toujours dans leur village en Espagne. Ils n’ont pas changé du tout leur genre de vie, malgré que Cristina ait été si généreuse avec eux.

Dans la vie de Cristina il y a eu de tout : lutte soutenue pour atteindre ses buts, joie, tristesse, patience, amour, savoir faire, erreurs, bonheur,...

Bonheur : Il y a quelqu’un —je l’ai répété plusieurs fois— qui a dit parfois quel est le chemin pour atteindre le bonheur : «Le BONHEUR s’atteint grâce au savoir et celui-ci à travers la lecture» (Umberto Eco, savant, écrivain  et philosophe italien, auteur de ‘Le nom de la rose’). LE SAVOIR. Je ne sais pas. Je crois que le bonheur complet, plein, ça n’existe pas à mon avis, ça nous comble dans certains moments isolés de notre vie, c’est comme une étoile filante... C’est ça le bonheur : une étoile filante.

Jusqu’á ici il manque un seul mot pour finir cette petite histoire, un seul mot. J’espère que ce soit un mot positif, optimiste, vitaliste, que remplisse notre esprit de joie pour avoir eu le courage d’écrire (et de lire) un petit conte dans  une langue différente à notre langue  maternelle, et  malgré  que

Je ne suis ni Voltaire,
Français,
Ni Césaire,
Martiniquais,
Pour bien raconter une histoire
Et viser tout à coup la gloire,

 j’en suis content. Il y a une autre chose dont je suis aussi heureux : ce n’est pas facile d’écrire, de créer, d’inventer, d’imaginer,  une histoire voire si simple autour de quatorze mots seulement. Si ça peut parler de notre niveau actuel de français, j’en suis plus heureux. Et si ça nous aide au maintien d’une page numérique — celle de l’Académie— qui nous intéresse à tous, j’en suis de plus en plus heureux. En l’occurrence, moi, je presque frôle le bonheur.

On a utilisé jusqu’à présent treize mots/expressions : baguenauder, aveugle, éparpiller, hautbois, percer (percée), merci, grappiller, recherche, avoir les tripes, pas de souci, ruban, croquant et bonheur. 

Il manque un seul mot. Ça en jette !

Je voudrais qu’il fût le mot ‘faute’ pour être en mesure de dire, dans le cas où vous n’aimiez pas mon histoire : C’est ma faute ! C’est ma faute ! C’est ma faute !, comme une chanson du groupe de rock français KYO, dont je vous fais cadeau en bas.

Mais le mot dernier vient d’arriver et voilà, c’est boudin. Vous aimez le boudin ? Comment vais-je faire pour cadrer ce mot dans cette petite histoire ?

Cristina a eu de tout dans sa vie : lutte soutenue pour atteindre ses buts, joie, tristesse, patience, amour, savoir faire, erreurs, bonheur, mais il faudrait ajouter —maintenant que nous avons un autre mot— qu’elle a une belle vertu qui l’a aidée beaucoup dans sons parcours professionnel : elle est toujours calme, très calme, elle aime faire du yoga et ne fais jamais du boudin, et n’aime pas se fâcher sérieusement avec l’autrui.

Ma petite histoire doit se terminer, donc.

Je viens de tenir ma promesse.

 C’est fini.

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